Lundi, 7 Mars, 2016
Humanite.fr
AFP
L'inspection du travail a refusé vendredi le licenciement pour faute d'une salariée d'Emirates, ex-déléguée CGT et conseillère prud'homale. La compagnie aérienne cherche à "mettre un terme à toute présence syndicale effective dans l'entreprise".
L'inspectrice du travail accuse la compagnie aérienne Emirates de "discrimination syndicale" à l'encontre de cette salariée, "très active dans l'exercice de son mandat jusqu'à la dégradation de son état de santé en 2011". Selon l'inspection, il s'agit de la troisième demande de licenciement visant Mahchid Modjaverian depuis 2011.
La compagnie lui reprochait cette fois notamment des "accusations mensongères" et une "obstruction au pouvoir de direction de l'employeur" pour avoir - dans un mail en 2015 à l'inspection du travail - contesté la procédure disciplinaire engagée contre l'actuelle déléguée CGT, qu'elle avait accompagnée à l'entretien préalable à sanction.
Mahchid Modjaverian, comptable de métier entrée en 2000 chez Emirates, a lancé en 2005 une section syndicale SATA-CGT (syndicat d'accueil du transport aérien). "Depuis la création du syndicat, la répression n'a jamais arrêté, la direction ne veut pas de la CGT, que du syndicat maison", affirme-t-elle. Emirates a, selon elle, parallèlement attaqué en justice le SATA-CGT, dont elle est la secrétaire générale adjointe, après "une lettre ouverte aux salariés" dénonçant les méthodes de management au sein du service réservation de la compagnie et le licenciement de six salariés qui "s'étaient plaints de problèmes", indique-t-elle. L'affaire doit être plaidée le 24 mars devant le tribunal de Bobigny, précise Mme Modjaverian.
Déclarée à sa demande inapte en 2013 pour obtenir un reclassement (qu'elle n'a jamais eu), la syndicaliste dit avoir engagé un recours aux Prud'hommes pour "harcèlement". Déboutée, elle a fait appel.
Emirates indique de son côté dans une réponse écrite envoyée à l'AFP qu'un "recours sera introduit contre cette décision". Elle "concerne une salariée qui n'est plus en poste depuis trois ans" et ne dispose au sein de l'entreprise d'aucun "mandat syndical ou électif". "Le bien-être de nos employés est notre première priorité, et nous sommes déterminés à préserver un cadre professionnel qui reflète les valeurs d'Emirates", indique par ailleurs la compagnie.