LA POSTE EN MAUVAISE POSTURE
- De l'huile sur le feu
Depuis quelques jours on voit se multiplier les tentatives de dissuasion, de provocation dont La Poste sait faire quand un mouvement commence à trop prendre de l'ampleur.
Après la lettre du Directeur Départemental de la DSCC adressée personnellement à chaque gréviste, c'est une nouvelle lettre qui vient mettre le feu aux poudres. Un des facteurs grévistes a en effet reçu une lettre d'un client de sa tournée mécontent du fait qu'il soit en grève. La Direction ayant reçu un double, elle s'est empressée de la distribuer à tout le personnel afin de justifier que nous n'avions pas lieu de continuer le mouvement et par là, nous faire culpabiliser. Car s'il y a bien une chose qui nous déplaît dans le fait de faire grève c'est bien de pénaliser nos "clients", nous avons une conscience professionnelle très marquée. Mais que représente donc une lettre alors que nous avons plus de 2500 signatures à notre pétition sans compter la pétition en ligne et les nombreux commentaires de soutien ? De plus certains détails de cette lettre prouvent au contraire qu'il vaudrait mieux renforcer le service public plutôt que de continuer dans une stratégie qui ne répond pas aux réels besoins des usagers, comme nous pouvons le constater pour le cas de ce monsieur.
Pour continuer nous demandions si la Direction souhaitait nous rencontrer dans la matinée, celle-ci nous répondit qu'elle ne savait guère, qu'il fallait qu'elle passe un coup de fil plus haut pour le demander... On repassera sur la décentralisation des pouvoirs, le sérieux de la situation et le tant vanté dialogue.
Après quelques temps on apprit qu'un haut cadre représentant de la DSCC viendrait sur Saint-Gaudens... sans commentaire.
- La grogne des entreprises
Si pour l'instant notre mouvement n'avait pas l'air de vraiment tracasser la Direction, il n'aura pas fallu longtemps avant d'apprendre que les esprits commencent à chauffer au sein des "plus gros clients". Les besoins sont tels que le mouvement est en train de ralentir l'activité pour les entreprises. A partir où la grogne s'installe dans ce secteur là, La Poste se presse de trouver des solutions, les usagers lambdas n'ont qu'à attendre, on ne fait pas attendre par contre quand des contrats financiers sont en jeux. Que les entreprises trouvent d'autres prestataires de service, c'est la hantise de La Poste, il faut alors réagir. Dommage qu'il en soit pas de même pour tout le monde...
En clair, La Poste semble un peu plus ouverte au dialogue car les intérêts sont menacés, c'est quand même pas trop tôt !
DES NEGOCIATIONS STERILES
Malgré un rapport de force grossisant, La Poste campe toujours sur ses positions en ce qui concerne ce qu'elle nomme "les incontournables", la distri sacoche et la pause méridienne.
Dans la journée, la CGT FAPT a porté une multitudes de points revendicatifs, de critères ayant besoin d'éclaircissement et d'éléments du travail quotidien à faire évoluer (matériel, améliorations, moyens à dispo etc...). C'est le personnel qui s'est penché sur la question en cette matinée, preuve qu'il est prêt à construire un projet sur des bases solides.
Il a été acté après décision collective qu'il était hors de question de rentrer dans une phase d'expérimentation comme il nous a été proposé puisque, pour le personnel, il n'y aurait pas de retour en arrière possible, nous connaissons les manoeuvres de la boîte, nous ne sommes pas dupes. Pensez-vous qu'après avoir installer les nouveaux casiers, le nouveau tri, composé les nouvelles tournées après nouveau découpage, au cas où on n'y arriverait pas, La Poste dirait : "Bon ok, ça marche pas, on recommenc !" ? Non, pour preuve reportez-vous au cas de la réorganisation de 2015. Beaucoup de choses n'ont pas encore été réglé, les postiers en font toujours les frais.
Les négociations ont perduré jusque tard dans l'après-midi. Vers 16h, la délégation CGT FAPT sortait, triste mine, voire dégoutée. La Poste renvoyait en effet les négociations à lundi, rien n'a été acté durant cette journée. Pas de réponse concrète sur le dossier, la Direction lança juste qu'elle reviendrait lundi avec un protocole. On verra bien comment La Poste compte nous faire reprendre le travail.
INITIATIVES ET BONNE HUMEUR
Si dans la matinée les facteurs grévistes étaient quelque peu énervés, la fatigue se cumulant, le soutien que l'on nous porte au quotidien a vite eu fait disparaître toute trace de contrariété.
Une délégation est allé à la rencontre du maire de Saint-Gaudens qui a renvoyé un courrier à la Direction afin de faire au plus vite pour régler le conflit.
L'Union Locale CGT a proposé plusieurs activités pouvant inverser la tendance. Cela passe par de l'atelier dessin à la création d'un book revendicatif, nous n'en dirons pas plus ici, surprise ! Les copains de l'inter-pro, comme toujours au rendez-vous, nous ont apporté de quoi manger et donné à la caisse de solidarité. Merci encore à vous tous qui êtes présents tous les jours.
Un camarade contractuel dans l'enseignement est venu animé le campement en chanson, guitare à la main, avant le repas de midi. Juste avant lui, un ancien cheminot. Cela n'a pas manqué de redonner le sourire et la bonne humeur aux grévistes.
Pour la troisième fois de la journée, après la dernière audience, nous nous écartions du bureau vers le tribunal pour réfléchir ensemble, débattre et poser des axes de défense pour le lendemain. Nous avons décidé de plusieurs initiatives, toujours aussi déterminés, il est maintenant nécessaire pour tous de durcir le conflit vu que les choses n'avancent pas terriblement. Aucune violence ou dégradation en perspective je vous l'assure ici, la CGT ne fait pas dans le vandalisme ou le terrorisme, juste des actions militantes basiques (tractage, manif) mais peut être plus présentes.
BESOIN DE TOUTES LES FORCES
Comme de rigueur en période de conflit, il est nécessaire de se donner toutes les chances afin d'aboutir sur nos revendications. La section CGT FAPT de Saint-Gaudens appelle donc l'ensemble des postiers du 31 a lancer ou multiplier des initiatives, déposer des préavis de grève ou à venir nous soutenir sur place pour les plus proches.
Ce qui nous tombe dessus se propagera tel un virus si nous ne parvenons pas à faire entendre raison à La Poste sur la nocivité de ce projet. C'est la remise en cause de notre métier, la mise à mal toujours plus forte du service public et la dégradation continue de nos conditions de travail. Rajoutons à cela les ordonnances Macron qui légitimeront les lubies de la Direction, tu bosses pas assez bien ou vite, tu dégages !
Ne courbons plus l'échine, ne nous renfermons pas dans la fatalité, le pessimisme, la solution est en chacun de nous, notre force est le nombre.
Tâchons de faire converger nos forces, nous avons tous les mêmes problèmes, à nous d'y mettre le prix, même s'il faut passer par perdre quelques jours de salaire. Quand on sait ce que l'on veut, il faut parfois y laisser des plumes. Ca a toujours marché comme ça, regardez ce que nous ont apporté les grévistes de 1936 ou de 1968...
Nous n'avons plus le choix, battons-nous !
ELARGISSONS LE MOUVEMENT
La note en plus :
Aux usagers, pour continuer sur le fait que la grève freine l'activité courrier et pourrait causer d'éventuels soucis, rassurez-vous, La Poste n'est plus dans une optique selon laquelle le courrier compte, ça n'est plus une priorité. Prenons le cas récent d'un facteur guichetier ayant dit à une cliente qui voulait envoyer un recommandé "qu'elle n'avait qu'à passer par Internet", propos rapportés sur le campement. Simplifiez-vous la vie ! Ou alors aidez nous à faire aboutir nos revendications communes. Le besoin est toujours là, La Poste elle même s'aborde notre métier et le service rendu. Halte à la casse ! Oui à un service de qualité et de proximité !
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