Il était convenu de continuer à faire parler de la situation conflictuelle concernant la réorganisation des bureaux de Saint-Gaudens et d'Aspet. Après une petite pause le temps d'un petit week-end, les choses sérieuses recommencent.
Dès 6h30 les postiers se sont rendus au rond point de la Sous-Préfecture aux côté de camarades de l'inter-pro (EDF, Hopital, Fibre Excellence, Cassagne entre autre) afin de tracter puis il a été décidé de partir stontanément en manif jusqu'au bureau de poste de Saint-Gaudens pour la prise de service et établir le campement.
Chose imprévue mais de bonne facture, le cortège de quelques 30 personnes démarre alors que le camion transportant le courrier du jour allait livrer à Saint-Gaudens. Peu importe, nous étions partis, la police encadrant la petite manif. Les postiers avaient décidé de se faire entendre très tôt le matin et d'arriver en fanfare au lieu habituel.
Nous avons pris le temps de nous faire voir, la circulation restait fluide malgré tout grâce au professionnalisme des policiers. Le camion, lui, ne pouvait doubler sans risquer un quelconque accident. Bref, tout c'est bien passé, sans débordement ni heurt.
UNE ARRIVEE FRACASSANTE :
Alors qu'au loin nous appercevions que ça s'activait vivement devant le bureau, nous avons voulu marquer le coup en nous faisant entendre.
Nous avions compris que La Poste, pour nous intimider, avait eu recours au service d'un ou plusieurs huissiers de justice afin de constater sans doute notre mauvaise conduite... Là encore tous les moyens (financiers) sont bons pour essayer de nous faire mal, ça n'est pas la même chanson quand on demande des moyens supplémentaires pour exercer notre boulot correctement et rendre un réel service de qualité aux usagers, mais passons !
Les collègues non gréviste curieux de ce qui se passait dehors nous encourageaient par les fenêtres mais se sont fait rappeler à l'ordre. Le cortège était suivi de près depuis les hauteurs des bureaux de la Direction. Nous arrivions sur le "campement", comme on aime à l'appeler puisque nous y passons énormément de temps, sur l'air de HK & Les Saltimbanks, "On lâche rien !" Effectivement, nous ne comptons pas lâcher avant d'aboutir sur nos revendications. Le moral au sommet, nous sommes toujours autant déterminés.
Dans la foulée nous installions le barnum avec la caisse de solidarité, les pétitions et de quoi déjeuner, prendre le café. Peu à peu nous étions rejoints par nos visiteurs quotidiens, des camarades de l'Union Locale, de l'inter-pro mais aussi des usagers souhaitant nous soutenir, des proches, des amis ou même des badauds. C'est dans les périodes les plus troubles que nous avons le plus besoin et nous pouvons constater jour après jour que la population tient à ses postiers et au service public.
QUAND LES COLLECTIFS S'EN MELENT !
Ca n'avance pas terrible depuis le début du conflit à croire que La Poste joue la carte de l'essoufflement. Afin d'accélérer la donne, plusieurs de nos camarades venus nous soutenir, indignés par ce qu'il se passe, ont tenu à "occuper" pacifiquement le parking, qui, je le rappelle, est public. Apparemment les véhicules postaux ne pouvaient pas manoeuvrer de peur de blesser quelqu'un, ainsi le service a pris du retard.
La Direction a passé le plus clair de son temps dehors à nos côtés... peut-être pour s'assurer que l'on ne dégrade pas le bien public ou que les fainéants ne "foutent pas trop le bordel" puisqu'il est de notoriété publique que ce sont ceux qui travaillent le moins qui gueulent le plus, n'est-ce pas ?
L'encadrement était largement mobilisé voire même débordé tout comme peuvent l'être quotidiennement les CDD auxquels nous pensons chaque jour, peut-être cette expérience servira. Il n'aura pas fallu longtemps avant de voir réapparaître un huissier puis, plus tard dans la matinée, des policiers appelés dans le but de constater et nous faire bouger certainement. Tout s'est bien passé étant donné que nous avons discuté avec eux leur expliquant que les postiers ne bloquaient rien du tout, nous étions sages dans notre coin habituel à attendre une entrevue avec la Direction. Nous leur affirmions que si La Poste nous avait écouté, nous aurions déjà repris nos activités et on n'en serait pas là aujourd'hui. Après tout, nos nerfs sont régulièrement mis à rude épreuve, si la tendance venait à s'inverser le temps d'un bon rapport de force, ça ne ferait pas trop de mal !
Nous n'avons toutefois pas montré l'étendue de nos possibilités, reste à voir si La Poste nous amène à repousser encore plus nos limites en refusant le dialogue...
VOUS AVEZ DIT DIALOGUE ?
Le personnel en grève ne refuse pas le dialogue, lui. Par contre nous refusons l'unilatéralité de celui de La Poste et nous refusons surtout d'être pris pour des imbéciles : La Direction a donné rendez-vous aux représentants départementaux dans l'après-midi à Toulouse, belle preuve de considération une nouvelle fois. Sans doute s'agit-il de passer un soufflon aux leaders syndicaux à la Direction Départementale. Toutes ces promesses vaines de dialogue social, de conciliation vie privée et professionnelle, du baratin de beau-parleur. En coulisse rien ne se passe aussi bien. C'est de l'adaptation au jour le jour pour beaucoup d'agents.
Aucune négociation ce jour, la Direction était trop occupé à jouer les surveillants toute la matinée. Une chose est sure, l'action d'aujourd'hui aura prouvé que nous savons nous organiser même au-delà de notre entité.
DU GRAND N'IMPORTE QUOI...
On débute cette rubrique avec en premier point l'interdiction aux grévistes d'utiliser les toilettes du bureau alors que jusque là nous le pouvions.
L'intervention d'un cabinet d'huissier nous questionne sur le non paiement de nos dépassements horaire... La Poste préfère gaspiller de l'argent pour du contentieux plutôt que d'être réglo avec ses salariés... alors que nous n'avons jamais créé de trouble.
Au vue du retard cumulé pendant dans la matinée, la Direction a dit qu'elle paierait les heures sup à ceux qui souhaiteraient en faire alors que depuis le début du conflit les agents non gréviste sont obligés de finir à l'heure, fini ou pas.
La vente des quartiers prévue en octobre chaque année doit se tenir demain 10 octobre, jour de mobilisation nationale pour la fonction publique et qui plus est, en période de conflit. Ajoutez à cela le fait que l'affichage date du 02 octobre, la vente sera donc contestée et à juste titre puisque selon le BRH, elle doit être affichée 15 jours minimum avant.
La Direction nous a donné rendez-vous à Toulouse à 16h. Pourquoi ? Mystère nous avons eu le temps de supputer la chose pendant le repas de midi. Le personnel a décidé que la CGT FAPT devait y assister afin d'entendre ce que la Direction avait à dire. Il s'avère en fait qu'elle n'avait rien de plus à avancer que ce qu'elle nous proposait vendredi dernier. Heureusement que nous n'avions pas envoyé une délégation du personnel, ils auraient perdu leur temps. Pourquoi tenir une audience sur Toulouse alors qu'elle aurait pu avoir lieu ici-même ?
Dans la soirée, nous apprenions que la vente des quartiers était repoussée. Enfin une bonne décision !
LE 10 OCTOBRE SOYONS TOUS DANS L'ACTION :
Etant donné que nous sommes toujours sans réelles réponses à nos revendications, que le gros du dossier est sans appel non négociable pour La Poste, on n'a pas le choix, on continue. Nous avons reconduit le mouvement à demain journée nationale pour les services publics.
La section CGT FAPT de Saint-Gaudens appelle l'ensemble des postiers à se mobiliser largement demain et venir manifester à nos côtés. Ce qui se passe aujourd'hui à Saint-Gaudens et Aspet se répercutera d'ici peu dans les autres services commingeois.
Demain soyons nombreux Place Jean Jaurès, 11h à Saint-Gaudens.
Je ne plierai pas, je ne m’en irai pas en silence. Je ne me soumettrai pas. Je ne me retournerai pas. Je ne me conformerai pas. Je ne me coucherai pas. Je ne me tairai pas. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; ce n’est pas subir la loi du mensonge triomphant
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