LES POSTIERS POUR LE TRAVAIL REEL :
Le compte n’y est toujours pas ! La Poste joue les prolongations comptant sans doute que les agents finissent par céder, mais nous ne lâcherons rien ! Quelques arrangements sont opérés sur le tas pour soulager les uns mais chargent les autres. Une solution serait de créer au moins une tournée pour détendre l’organisation en allégeant les tournées à forts dépassements et pourquoi pas CDIser un précaire de longue date.
En attendant le comblement de tous les postes vacants, La Poste fait régulièrement appel à ces salariés précaires. Souvent sous-formés au métier, ils ont d’autant plus de mal à effectuer l’intégralité de leurs tâches. Malgré tout, une solidarité s’est mise en place afin de les accompagner au mieux, mais cela ne peut perdurer dans le temps. Il faut donner les moyens à tous les agents de travailler dans les meilleures conditions possibles !
Cela passe par la remise en cause de cette organisation !
Tous constatent l’écart considérable entre travail prescrit et travail réel.
Il est urgent que La Poste remette donc tout à plat en passant par le dialogue avec les agents. Une organisation appuyée sur les conseils avertis des professionnels du terrain ne peut qu’être qu’un succès ! C’est avec un manque de moyens et de temps que les postiers tentent d’effectuer en intégralité leur mission quotidienne mais le retour de réalité est tout autre. Cette réorganisation, par ces nombreux dysfonctionnements constatés, n’apporte aucune avancée en qualité de service, en conditions de travail ou en santé et sécurité au travail. Au contraire, comme alerte la médecine du travail, ces dernières organisations imposées par La Poste entraînent une aggravation des risques psychosociaux, une augmentation des arrêts maladie, de démission, de départs prématurés en retraite, des TMS, des risques routiers (etc) et mettent en péril la santé morale et physique des postiers en tournant bien entendu le dos à ses engagements en terme de service public, qui plus est, en milieu rural. La Poste se vante de faire de la prévention, chiche !
En faisant le tour des agents, la première chose qui est évoquée c’est le stress de ne pas arriver à finir dans les temps.
Un stress qui augmente à mesure que nous avançons vers le rajout du premier secteur d’ajustement au 22 mai. Ce facteur stress couplé à l’imposition des horaires collectifs ne présage rien de bon si les tournées ne sont pas rééquilibrées dans le bon sens : les yeux des agents sont perpétuellement rivés sur le chronomètre, la sacoche ou le smartphone… « Roulez en toute sécurité » ? Si on en parlait !
Il appartient à tous les agents de créer le rapport de force afin d’inverser la donne !
OPTIMISATION D’UNE DECONSTRUCTION :
Avec cette organisation La Poste scinde toujours plus le collectif de travail en favorisant les aspirations individuelles et pire, vise à détruire l’essence même du métier et sa légitimité de service public. En découle une perte de repère au sein du collectif ainsi que chez les usagers qui en paient les pots cassés chaque jour un peu plus. Il est essentiel de nous organiser afin de mettre en commun nos revendications !
C’est une véritable remise en question du savoir-faire des agents qui n’effectuent plus leurs tâches dans leur intégralité ainsi qu’un sentiment de perte de contrôle : les facteurs guichetiers et les facteurs d’ajustement sont désolidarisés du tri général, du piquage et du coupage et doivent se fier au travail de leurs collègues qui effectuent ces tâches à leur place ne connaissant pas les spécificités terrain. Ces agents deviennent donc simples distributeurs. Le travail à l’aveugle est loin d’être une solution miracle pour vanter une certaine qualité de service…
Les remplacements sur ces positions spéciales révèlent aussi des difficultés de mise en œuvre et obligent les RE à jongler avec le planning. Les RE, eux aussi, se retrouvent à devoir gérer les dérives de cette organisation, les chargeant encore plus de travail supplémentaire.
Plus de souci de couvrir les tournées à découvert, c’est rentré dans les mœurs. De même que les doublures ne permettent plus aux agents de découvrir une tournée en passant par la mise en case… un vrai casse-tête pour les encadrants !
La stratégie de La Poste consiste à récupérer tous « les temps morts » possibles afin de justifier une telle organisation. La qualité de service n’a plus sa place dans cette stratégie, c’est logique, puisque La Poste optimise les moindres tâches afin de rentabiliser toujours plus le temps de travail. Comment exiger d’un agent qu’il travaille vite et bien si les dès son déjà pipés à la base ?
Ce qu’il faut souligner c’est que nombre d’agents s’assoient sur la pause légale de 20 minutes pourtant comprise dans le temps de travail. Soit parce que la Direction n’a pas organisé en conséquence (cabine par exemple) ou parce que les facteurs la sacrifient pour récupérer du temps de distribution supplémentaire. Toutes les tâches même les plus minimes ne peuvent être assurées c’est pour cela que le personnel exige les fiches de poste détaillées de leur travail journalier (Nous avons travaillé de notre côté sur une fiche type pour effectuer les relevés).

Notre section alerte sur le fait que cette organisation nuit déjà à la distribution en J de certains plis, notamment la presse puisqu’avec les prises de service décalées, les tournées surchargées ou le mauvais découpage, les fausses doivent attendre au lendemain. C’est inadmissible et indigne des promesses engagées ! Ainsi il ne serait pas étonnant que, comme pour La Dépêche, les usagers souhaitent avoir recours à un livreur privé ou un abonnement internet. La Poste a-t-elle conscience de cela ou signe-t-elle l’aveu de se débarrasser une bonne fois pour toute de la distribution ?
Les agents, quant à eux, sont déjà certains qu’ils souffriront d’autant plus lorsqu’ils devront effectuer les secteurs d’ajustement. La Poste considère que l’activité courrier sera moindre. Les agents disent que les distances seront accrues et les kilomètres, il faut les faire quel que soit le temps et les spécificités quotidiennes !
Ne nous leurrons pas, si nous ne défendons pas nos intérêts maintenant et ensemble, la prochaine réorganisation mettra encore plus à mal nos conditions de travail c’est inéluctable pour une entreprise qui ne vise qu’à gonfler ses profits (+2.1% en 2017).
Note de la section :
Jamais sans ma casquette !
Une scène improbable s’est déroulée lors d’un brief pas comme les autres. Alors que le bureau recevait en grande pompe (et tout le gratin) la visite d’une responsable de la région Occitanie, notre section en profita pour interpeler la Direction sur certains points comme la dégradation des conditions de travail et notamment le climat social détérioré entre « le premier étage et les gens d’en bas ». Aux vues de la gravité de la situation, tous s’attendaient au même discours mécanique bien rôdé de La Poste mais la responsable Occitanie préféra s’attarder sur la casquette personnelle du responsable syndical CGT FAPT…
Un détournement de l’attention dans les règles de l’art pour minimiser le contenu du message. Que dire de la considération de nos dirigeants qui semblent vivre dans un autre monde et seraient détachés de tout discernement ? Les revendications du personnel que nous portons sont légitimes et ne doivent pas être tournées en dérision ! Elles mettent au centre du débat l’humain et l’aspiration à vivre dignement afin de s’émanciper au travail !
CE QUE LE PERSONNEL EXIGE :
- embauche des CDD longue date devant se soumettre à un test d’aptitude (pas de news)
- respect horaires collectifs (prise de service et fin de service pour tous) pour étudier les dépassements
- réel équilibrage des tournées et création de position le cas échéant, accompagnements au réel ?
- respect pause 20 minutes dans le temps de travail
- maîtrise intégrale du travail
- travail matinal
- doublure en bonne et due forme
- application du travail réel avec quota temps alloué (spécificités, démarchage, chargement, plein, contrôle véhicule etc)
- moyens fonctionnement adéquats (remplacement, matériel) pour agents et RE
- intégration des PPI en tant qu’objets signalés
- respect des signalétiques facteo (DP ?)
- équipement (facteo, clés, vigik, EPI, vélo etc) pour les remplaçants
- stabilité pour l’agent 2.1 back-office (position vacante perpétuelle)
- renfort cabine à acter et tenir sur long terme
- repos stables pour tous, près des week-ends
- planning à jour
- fournir fiche de poste (modèle CGT FAPT prêt si besoin) à chaque agent et clarification des tâches
- revoir le découpage pour simplifier le tri général et ainsi la distribution et détendre l’organisation
- annulation de la mise en place des sacoches d’Aspet
- fonctionnement en périodes fortes uniquement
- réponse aux points notifiés lors de la grève
- arrêt des réorganisations
- conciliation travail / vie privée
- délocalisation dans centre de distribution adapté
- considération du travail effectué
- présence Responsable Organisationnel à la prise de service pour noter les dysfonctionnements
Nous avons demandé la tenue d’une audience, nous serons reçus le 9 mai.
Montrons tous ensemble notre détermination à vouloir effectuer notre travail le mieux possible tout en préservant un réel service public de qualité et de proximité compétitif !