Un compte rendu très attendu par les agents qui manifestent de plus en plus de troubles de fatigue (énervement, stress, culpabilité, remise en question des aptitudes etc...) mélés à de l'incompréhension et un sentiment toujours plus fort de "s'être fait avoir".
L'audience commence par la lecture du protocole de sortie de conflit. Scrupuleusement appliqués dans son ensemble, la Direction souhaite montrer qu'elle met un point d'honneur à solutionner les "irritants" afin de "garantir la satisfaction des agents et des clients".
Sauf que, le protocole est respecté, d'accord, mais on est loin du compte ! Les points du protocole ne répondant pas concrètement en terme d'emploi et de conditions de travail. Le relevé de décision l'accompagnant assurait de belles avancées, c'était sans compter la mauvaise foi de La Poste qui montre une nouvelle fois comment elle sait jouer sur les mots...
RENSEIGNER POUR MOINS CHARGER ?
La Direction a longuement insisté sur le fait que les titulaires de tournée devaient absolument vérifier et remplir au maximum leur bordereau de collecte afin que la "réalité du travail" corresponde au mieux à ce qu'ils effectuent au quotidien sur le terrain.
La vérification doit se faire hors des heures de travail et sera compensée. Les bordereaux des tournées vacantes seront vérifiés par les FQ... encore plus de taf pour ces derniers (qui ne font quasi plus de qualité comble de l'ironie) alors que La Poste aurait pu résoudre ce point en CDIsant des précaires de longue date. Le problème étant, oui, on veut bien les remplir mais comment ? Que faut il renseigner ? L'explication n'est pas fournie avec, on se croirait devant un plan de construction d'un meuble sans légende (toujours aussi illisible et incompréhensible).
On apprend donc certaines choses comme le fait qu'il faudrait notifier les données effectuées à pied, les signalisations (feu de route, stop etc) ou que les PDI identifiés en zone C (distribués tous les jours) correspondent aux clients recevant de la presse.
Un brief appuiera le fait qu'il est essentiel de remplir les bordereaux avec le plus de précisions possibles. "Plus il y a de renseignements, moins il y a de réclamation" ? Faux, malgré le temps et l'énergie consacré à remplir le plus consciencieusement possible son bordereau, la T3 reconnue à fort dépassement (plus d'1 heure) est aujourd'hui pas plus avancée mais toujours autant chargée. Que croire ?
AU BORD DU ROULEAU !
A 9h30 une délégation de masse des collègues est venue afin d'appuyer notre argumentation et montrer que le malaise persiste voire s'intensifie. Après une demie heure de vifs échanges avec la Direction à huis clos (nous avions émis le souhait de les laisser rentrer pour qu'ils s'expriment, la Direction ne l'a pas souhaité, elle), les agents sont redescendus reprendre l'activité amplis d'amertume et de colère. Un agent n'est d'ailleurs pas venu travaillé le lendemain pour cause de soucis de tension.
Après cet intermède, La Direction voulut nous montrer sa volonté de relancer le dialogue social en justifiant la tenue de plénières et de CHSCT. Le problème étant que pour la majorité des agents, le dialogue tourne en sens unique, à répétition et n'avance sur rien du tout. De même que la signature d'un accord ne garantie en rien et n'améliore pas les conditions de travail des agents.
Le bilan est lourd en terme de fatigue physique et morale depuis le mois de mars. Le stress porté par le fait de ramener du courrier y contribue grandement.
Les solutions mises en place durant les différentes réorganisations ne correspondaient déjà pas aux attentes des agents, en découle une perte de confiance. Les agents se sentent écrasés par le poids des choix stratégiques de La Poste qui ne défend réellement que ses intérêts. Pourtant une entreprise compétitive devrait davantage se fier aux recommandations et suggestions de ses "collaborateurs" ainsi que des attentes et besoins de ses clients. D'autant que si La Poste souhaite rester au top, elle a tout intérêt à aller dans le sens d'un service public postal de qualité et de proximité. Aujourd'hui le coeur même de notre métier, de ce pour quoi nous avons signé, est désorganisé de manière orchestrée : on est en train d'habituer la population à na plus recevoir de courrier mais a contrario on lui propose tout un tas de nouveaux services (payants). Le problème est que pour pouvoir démarcher la clientèle il faut aussi avoir sa confiance (sujet traité dans le compte rendu de la bilatérale de Montréjeau).
On nous vend pourtant une organisation où la distribution pilotée n'est pas intégrée au projet, de quoi nous plaignons-nous diront-ils ? Bah trois fois rien, cela fait plus de 11 ans que l'on sonne l'alerte sur la dégradation des conditions de travail et du service rendu à la population depuis cette belle innovation que fut le projet Facteur d'Avenir. Une innovation qui détient un bilan humain catastrophique ! "Le suicide, oui, mais avec le sourire !" C'est inacceptable !
LISTING DES POINTS ABORDES :
- Emplois vacants !!! Le FQ n’a pas le temps vu que souvent sollicités sur les tournées. Bilan à 6 mois donc en septembre. Suivi de l’état de remonté des Bordereaux de Collecte chaque semaine.
- Comblements actés ! Embauches… Comblé sur poste déclarés vacants (4 identifiés) ???
- Sur secteurs d’ajustement ce n’est pas de l’emploi stable compté dans l’effectif mais du précaire (intérim ou cdd) en fait les FE qui devaient occuper ces positions n’existent pas (1FE au back-office, 1 FE passé FSE2.1 donc pas de recrutement mais évolution sur place).
- Travail collectif non valorisé.
- Tournées aujourd’hui en plus (en période forte) qu’à la précédente réorganisation.
- Délégation finie à 10h05 personnel reçu dans le cadre du dialogue social
- Comblements effectués avec force travail variable avant.
- Fonctionnement des sites (avec sacoche Aspet) point non faisable sur qqch pas mis en place.
- Jours de grève échelonnement paiement mis en place et tenu.
- Aucune procédure disciplinaire.
POINT SUR LE RELEVE DE DECISION :
- Maintien même DHMO.
- Il faut que les remplaçants aient leur jour de repos autour du week-end sur 8 semaines.
- Détail par position de travail. Chronogramme à la minute ? Listing activité prise de service à fin de service. Nouvelle restitution sur fiche de poste prévue par la DSCC.
- Embauche avant l’heure !!! Respect horaire : personnel face à une contradiction par rapport au travail à effectuer. La Poste sait quelle tournée est en dépassement mais souhaite faire perdre la boussole en désorganisant. Faire sa vacation est primordial pour les agents, il faut réduire l'écart entre travail réel et prescrit. Confiance à rétablir. Palliatif à mettre en place : renfort sur tournées à fort dépassement. Pas de phénomène d’iniquité.
Décision : voir où mettre les renforts le matin même. En semaine forte, FQ devaient faire les ajustements selon l’organisation sauf qu’ils sont utilisés pour remplacer absences et embauche de force de travail variable pour faire ces ajustements. Sur Aspet plus de FQ puisque passé ROP
- Il manque donc un FE dans une équipe : le FE a choisi de ne pas rester à la distribution, peut le faire revenir. 2 FE sur papier. Contradiction entre la décision de positionner le FE au back office (puisqu'il se sentait mal à la distri) et de le repositionner à la distri, à quoi ça rime ? Quid de la protection de la santé des agents ?
- Menace Amazon. Compétitivité = qualité de service adéquate pour la pérennité de l’entreprise
- Prendre en compte les mises en danger. Irritants non réglés depuis des lustres.
- Accompagnements : actions à mettre en place pour se rendre compte du quotidien. Pourquoi des restes ? Pourquoi ci, pkoi ça ? Fait du NPS : les clients vont noter suivant le service rendu… Oui mais quid des récaps de ces accompagnements par tournée ? Accompagnements n'ont pas tous été effectués avec les titulaires qui maîtrisent leur tournée.
- Sécurité au travail : travailler normalement, ne pas se mettre en danger ! Ecoutes individuelle par agent à observer avec le chsct. Rprod observera situation pour faire un point le lendemain (décisions prises aux vues d’une situation).
Agents en difficultés n’arrivent pas à effectuer travail dans le temps imparti. Quelle solution ? Quels moyens ? Quoi mettre en application ? Recevoir avec lien de subordination (entretien individuel) = compliqué pour les agents.
- Constatation d'une lassitude d’être en difficulté tous les jours. Moins tendre l’organisation = semaine forte jusqu’en septembre ? Reprendre rythme des réunions ne devant pas excéder 1h. Brief = faire le point sur chaque domaine puis si difficulté = écrit sur le tableau et effacé au fur et à mesure des résolutions.
- Nous faisons face à une situation où l’on doit garantir la satisfaction des client et la santé des agents. Travail sur la sécurité des postiers avec Rprod ainsi qu’avec préventeur.
- Constat des mêmes tournées en dépassement mais pas de restes donc pas de renfort en semaine forte jusqu'en septembre.
- Ce jour, protocole appliqué, bilan suscite des questions. Décision en fonction de l’écoulement de la charge donc avec Rprod. Pour la CGT FAPT, à vouloir tout normer, trop sécuritaire, cela peut mener à saturation. Aujourd’hui on ne s’explique pas les restes quotidiens...
CONCLUSION SUR LES POINTS ABORDES :
Une chose est sûre, il y a du boulot pour arriver à nous faire entendre ! La Poste reste figée dans ses schémas, chiffres, cadences et moyennes pendant que l'humain perd le nord quand il ne s'agit pas de sa santé...
Certes la Direction et l'encadrement font en sorte d'aller dans le sens du dialogue et c'est très bien. Mais comment faire quand ce dialogue, une fois porté plus haut, s'arrête net. Nous ne sommes pas dupes, la DSCC impose des limites et ficelle toujours plus les directions locales, nous n'épiloguerons pas sur la décentralisation du pouvoir décisionnel telle que nous l'avons vécue lors du conflit par exemple...
Par ailleurs, s'il est difficile de faire entendre raison dans l'entreprise c'est aussi du fait du contexte actuel où nous nous apercevons que le marché du travail est dérèglementé de sorte à mieux faciliter les choses au grand patronat et par conséquent au capital. En somme cela permet de justifier leurs choix voire même les moins justifiables... Recentrer l'humain au coeur des questions essentielles dans l'entreprise demandera plus d'implication de la part des salariés. Notre monde fait lui même face à des questions et difficultés vitales trop longtemps délaissées aux mains des plus riches qui n'aspirent qu'à s'enrichir toujours plus et ne s'intéressent pas aux conséquences à long terme sur les thèmes de l'écologie ou de la pauvreté par exemple. La CGT prône depuis longtemps un meilleur partage des richesses et fustige le réel coût dans l'économie qu'est le coût du capital.
Pour revenir à ce qui nous intéresse de près, nous voyons très bien que La Poste évolue dans sa propre bulle et s'entête dans un déni de réalité qui irrite de plus en plus les postiers. A quoi s'attendre à ce moment là de la part d'agents poussés dans leurs derniers retranchements ?
Nous ne pouvons nous en tenir à ce seul dialogue n'amenant pas des mesures concrètes afin d'améliorer les conditions de travail des agents et le service rendu aux usagers. Nous le considérons stérile en terme de résolution des problèmes. C'est un éternel discours balancé aux mesures d'un pas en avant et deux pas en arrière. Nous le répétons, pour répondre aux défis de demain et asseoir notre "excellence", il faut pour cela donner du temps pour effectuer un travail de qualité et non le compresser à outrance, ce qui ne fait que bâcler notre mission et entâche la confiance des clients qui, pour ces raisons préfèrent déjà aller voir ailleurs...
La CGT porte des propositions permettant de répondre aux différents enjeux de demain, et si nous en débattions ?
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