La veille du CHSCT extraordinaire prévu dans le cadre de la tentative de suicide d'un de nos collègues à Saint-Gaudens, les élus CGT et SUD se sont rencontrés pour mettre en commun leur préparation.
Un tel acte ne peut être éluder, c'est un des plus forts signes du malaise ressenti par les postiers en Comminges.
Cela fait déjà quelques mois que nous alertons La Poste par différents procédés à propos des méfaits des réorganisations. Conséquences directes : burnouts (L’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise burnout. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail »), et maintenant plus désespéré, une tentative de suicide.
Les différentes réorganisations ont profondément marqué physiquement et surtout moralement l'ensemble des agents des différents sites. La Direction ne le voit pas de cet oeil et pourtant...
A Montréjeau par exemple, le bureau entier est en crise. Certains agents sont littéralement abbatus et il arrive même que la colère éclate en sanglots. D'après plusieurs témoignages (sur différents sites), certains agents développent une agressivité intense du fait de ce mal être et ça "s'immisce dans leur vie privée".
Les conditions de travail n'évoluent que dans le sens de La Poste, dans le sens de la productivité. L'humain n'est pas au centre du débat. En faisant la sourde oreille, La Poste le prouve de jour en jour. Que ce soit à Luchon (où les agents en arrivent à noter et envoyer à la direction leurs dépassements horaire) comme dans nos autres bureaux commingeois, les agents tombent comme des mouches face à cette stratégie écoeurante et inhumaine qui détériore un peu plus le service public si cher à nos usagers.
On nous parle QS (Qualité de Service) ou d'amélioration continue, de l'autre côté de la bulle où sont terrés nos dirigeants, on ne voit que désolation, peine et souffrance. Les salaires n'augmentent pas, on est tous déjà pris à la gorge, manque plus que La Poste serre un peu plus la ceinture et il ne nous restera plus rien. Sans compter que depuis quelques temps elle encourage le travail gratuit, le "bénévolat" à certains agents pensant pouvoir monter plus vite les échelons... L'éternel coup de la carotte aplliqué sans modération. Le problème c'est que tôt ou tard, ces agents se rendront compte de la supercherie et nous serons là pour ramasser les morceaux.
Le geste de notre collègue témoigne de cette souffrance vécue au quotidien, il vient du fait de ne pas être entendu ou reconnu ! Ce n'est pas un cas isolé, partout en France on n'entend que ça à La Poste comme pour France Télécom.
C'est la preuve irréfutable que le mal être au travail est une réalité, que nous y sommes confrontés tous les jours et que La Poste ne donne pas de réels moyens aux postier(ère)s pour travailler dans les meilleures conditions possibles.
La section CGT Comminges exige l'ouverture d'un vrai dialogue avec les agents des différents sites, le suivi sur le terrain des différentes tournées prenant en compte les spécificités de chacune, un volant de remplacement à la hauteur (cela passe par l'embauche des CDD récurrents) et l'arrêt immédiat des réorganisations de "dernière minute" bâclées et non concertées avec les professionnels du terrain, nous, les postiers !