Le 49.3 est une brutalité, le 49.3 est un déni de démocratie, le 49.3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire.
Le 49.3 est déclenché, La Poste va en profiter !
Les débats parlementaires sont coupés courts, c'est un déni de démocratie flagrant. Alors que plus de 75 % des français dénoncent et désapprouvent fermement ce procédé arbitraire. C'est en tout état de cause le signe de la faiblesse de ce gouvernement complice du MEDEF.
A La Poste comme ailleurs, nous serons tôt ou tard touchés par cette réforme qui garantit plus de souplesse au patronat (voir décryptage cgt ici), La Poste n'hésite tout de même pas à anticiper cette réforme sur les heures sup, l'emploi, les licenciements (voir plus bas), et pourrait aussi aller plus loin sur la modulation du temps de travail, faire des réferendums sans consulter les OS, le droit aux congés etc...
C'est un grand coup porté aux travailleurs, depuis déjà plusieurs mois, le monde du travail essuie les attaques du GVT/MEDEF tant bien que mal. Les mobilisations continuent, malgré tout nous ne sommes encore pas assez dans les rues ! Même en milieu rural, et SURTOUT en milieu rural, il faut un réveil des consciences car nous sommes d'autant plus concernés dans tous les domaines (services publics, privé, PME, artisans, commerçants etc...).
Aujourd'hui, à Saint-Gaudens, une Assemblée Générale s'est tenue après le TG. La section locale CGT FAPT a pris la parole pour appeler les agents à se mobiliser dès le 12 mai. Nous avons expliqué en détail en quoi cette loi précariserait encore plus l'emploi et permettrai à La Poste de faire quasiment tout ce qu'elle désirera. On peut déjà envisager des licenciements à la tête du client comme on a l'habitude de constater depuis plusieurs réorganisations un processus discriminatoire par rapport aux promotions. "Pas de promotion sur place !" nous affirmait la direction pour le recrutement du FQ alors que 2 collègues s'étaient portés candidats. Pourtant, après le départ récent du FE de l'équipe 3, et malgré 2 candidatures à l'appel national, la direction sélectionne un collègue du bureau, à l'image de ce qu'elle attend. La CGT FAPT condamne fermement cette décision qui se base sur des jugements purement arbitraires : les deux collègues rejetés sont des sympathisants actifs (grève, manif). Il est inadmissible que La Poste stigmatise les agents sur leurs convictions, leurs jours d'absences (maladie etc), le fait qu'ils ne souhaitent pas faire d'heures sup (quotidiennes) ou pourquoi pas s'ils sentent fort des pieds ! Les qualifications ne se jugent pas sur ce genre de choses mais plutôt sur la qualité de travail apporté et sur l'ancienneté. Il y a vraiment deux poids deux mesures à La Poste !
De même, comment la direction peut-elle justifier décemment le licenciement de notre collègue qui bossait à la PNA ? Impossible, le motif invoqué est scandaleux et la CGT FAPT condamne encore ce procédé prémédité. Il a été si facile de se débarrasser de celui-ci, ayant des lacunes à la lecture en le positionnant à la distribution. La Poste le savait, il ne s'en sortirait pas ! En résulte un licenciement pour "insuffisance au travail" après 8 années de loyaux services à la PNA. Pourquoi ne pas l'y avoir laissé ? C'est la réponse à ce que l'on a gagné lors de la grève de 2015, à savoir son plein temps à 35h... Honte à ces dirigeants peu scrupuleux qui condamnent un homme de la cinquantaine avec des enfants à charge et des crédits à la consommation à devoir survivre dans une région où le travail ne court pas les rues. C'est la porte ouverte à tout maintenant ! La Poste n'a plus qu'à profiter du cadeau qu'offre le gouvernement aux grosses entreprises.
Un 49.3 à la sauce La Poste, c'est cette régression sociale, cette dégradation du service public et des conditions de travail que nous subissons depuis l'instauration de facteur d'avenir. Les agents n'ont aucune confiance en l'avenir vu que La Poste, elle même, prouve de jour en jour qu'elle ne sait pas où elle va et ne prend pas en compte les solutions que la CGT apporte. La logique du profit gagne sur tout !
La section locale CGT FAPT appelle donc l'ensemble des postiers à se mobiliser, à débattre largement et à se rassembler dès le 12 mai afin d'organiser une offensive !
Vivre dignement implique tout d'abord une prise de conscience sur les enjeux dans notre métier, un investissement dans l'action car les droits et libertés du peuple sont mises à mal, c'est un fait (violences policières sous les ordres d'un gouvernement totalitariste). Le syndicalisme en prend aussi un coup avec cette loi, la finalité étant d'éradiquer les moyens de protection des salariés. Que nous faut-il de plus ? Qu'attendons-nous pour enfin réagir à la hauteur de l'attaque ? Il est réellement temps d'unifier nos luttes à Saint-Gaudens comme à Luchon, à Montréjeau ou Saint-Martory...
Nous invitons les postiers syndiqués à la réunion qui se tiendra après le rassemblement Place J Jaurés à 17h ce jeudi. Soyons responsables, soyons citoyens, soyons acteurs de la vie économique et politique et par dessus tout ne soyons plus de simples moutons soumis ! Nous n'avons pas envie de vivre une mort par calibre 49.3, nous voulons vivre une vie digne !
A jeudi !
P.S. ci-dessous quelques liens pour mieux comprendre, lisez, réfléchissez, réagissez !
Qu'est-ce que l'article 49-3 ?
Le Monde | * Mis à jour le | Par Benjamin Bruel Souvent considéré comme une mesure d'exception, le recours au 49-3 fut pourtant fréquent sous la V e République, quatre-vingt-quatre fois depuis...
Amplifier la mobilisation : face au déni de démocratie !
Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL Alors que les salarié-es, les jeunes, les privé-es emploi, les retraité-es sont mobilisés depuis plus de 2 mois pour le retrait du projet d...
"Démocratie" made in Medef. Valls annonce le recours au 49.3 pour faire adopter la Loi travail
Devant de son incapacité à rassembler une majorité parlementaire, le gouvernement a décidé de passer en force et de faire recours à l'article 49.3 de la Constitution pour imposer sans vote so...
Combien de " flingueurs " vont aller maintenant au bout de leur démarche ? Se déclarer en insurrection civique au sein de leur parti ? Ou en sortir... ? Ce sera un test grandeur nature. Quant à ...
http://www.humanite.fr/blogs/les-batisseurs-de-ruines-606901
Loi Travail : le Medef maintient la pression
C'était donc un ultimatum à durée indéterminée. Le 19 avril, Pierre Gattaz avait laissé trois semaines à l'exécutif pour répondre aux attentes patronales sur le projet de loi travail. A d...
Hiérarchie des normes, principe de faveur et 80 ans du front populaire
Ironie de l'histoire, c'est le 3 mai 2016, 80 ans jour pour jour après l'arrivée du front populaire au pouvoir que Myriam El Khomri a présenté son projet de loi à l'Assemblée Nationale. Entre...
http://www.ugict.cgt.fr/articles/actus/hierarchie-normes-principe-faveur-front-populaire
Imposture de la démocratie d'entreprise
Par Sophie Béroud (Le Monde diplomatique, avril 2016) // Pour faire passer la réforme du code du travail, le gouvernement et les médias jouent sur deux tableaux. D'une part, ils dénigrent ...
...Derrière l’objectif de renverser la hiérarchie des normes se cache la volonté de construire un cadre conventionnel qui ne s’applique qu’au niveau de l’entreprise, afin de segmenter la production de règles, lieu de travail par lieu de travail. Nous en sommes encore loin ; mais un mouvement a été enclenché depuis plus de trente ans. Les gouvernements et les législateurs ont commencé par autoriser des dérogations sur la question de l’aménagement du temps de travail, en permettant la conclusion d’accords moins favorables aux salariés que les dispositions de la convention collective de branche ou de la loi. Une accélération s’est produite avec la loi Fillon du 4 mai 2004 sur le dialogue social. Selon cette dernière, « l’accord d’entreprise pourra déroger à l’accord de branche, sauf si [ce dernier] l’interdit explicitement (2) » . C’est toujours à propos du temps de travail, mais aussi des conditions de licenciement, que le gouvernement de M. Manuel Valls cherche à étendre ces dérogations. M. François Hollande a encore amplifié cette décentralisation de la négociation, au point de renverser complètement la philosophie du droit du travail et de le penser comme un droit avant tout protecteur pour les entreprises — et non pour les salariés. Cette offensive inédite de la part d’un pouvoir qui se dit « socialiste » se double d’une volonté de remettre en question le rôle des syndicats dans la défense des salariés...
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