Aujourd'hui nous avons été reçu dans le cadre d'une bilatérale sur le projet d'organisation du bureau de Montréjeau. Alors que de nombreuses interrogations et inquiétudes persistent dans les esprits des agents, il était essentiel d'aller à leur rencontre afin d'obtenir de la Direction des réponses à leurs questions. Comme à chaque réorganisation, les nerfs sont menés à rude épreuve et les facteurs estiment être trompés et lésés par rapport aux requêtes qu'ils ont pu émettre. L'impression générale, et on ne se trompe jamais là dessus, c'est qu'ils vont à nouveau "charger" alors même qu'à l'heure actuelle, des dépassements sont constatés et beaucoup rencontrent des difficultés à effectuer leur travail correctement ou dans les temps.
OU EN EST-ON AUJOURD'HUI ?
Les scénarios ont été présentés, des précisions ont été apportées, des requêtes ont été émises par des agents. Tout semble bien rôdé mais pourtant les agents avec qui nous avons pu échanger assurent le contraire.
Pour La Poste, et selon sa stratégie, il faut mettre en place des services innovants afin d'aller dans le sens de l'évolution des technologies et pallier à la baisse de trafic courrier. Hors à Montréjeau, il s'agit de créer 2 nouvelles positions Facteur Guichetier (donc redécouper en fonction) et d'intégrer la distribution pilotée à l'organisation. La méridienne n'étant pas un préalable comme assuré précédemment, elle reste tout de même du domaine de la réflexion par rapport aux tournées dépassant la fin de service donc 13h45 (souhait de la DSCC).
Pourtant si La Poste reste tout de même prudente quant à instaurer certains services innovants c'est parce qu'elle n'est pas confiante du fait d'une éventuelle opposition pouvant mener à un nouveau conflit. Conflit qui pourrait se généraliser vu que les organisations s'accélèrent sur la plaque commingeoise (accord signé ce jour sur Saint-Martory par FO CFDT CGC CFTC SUD). Cette accélération se traduit par une volonté de ne pas étendre la réflexion au-delà d'un bureau. Les agents sont soumis à une contrainte temps qui ne leur laisse que peu de choix et empêche d'avoir une vision collective et réfléchie de leur futur travail. Pris au dépourvu, les postiers sont obligés de faire avec ce que La Poste leur propose mais des alternatives sont possibles, le rapport de force et les différentes mobilisations l'ont déjà prouvé (cf cas de Saint-Gaudens, lutte relancée depuis la mise en place de mars).
DES PISTES DE REFLEXION POUR LIMITER LA CASSE ?
Le FG positionné sur les bureaux de Gourdan Polignan et Saint-Placard restera sur Gourdan Polignan, un appel à candidature est lancé pour le bureau de Saint-Plancard.
Une demande collective concernant une prise de service plus matinale est à l'étude vu que le camion arrive à 7h30 et la prise de servic réelle est à 8h15.
Un questionnaire de recueil de souhait est distribué (trame) afin de collecter le plus d'informations possibles pour construire l'organisation.
3 scénarios avec accord et 1 sans accord (avec DHMO variable, entendez modulation des repos suivant des périodes fortes, intermédiaires ou faibles) sont soumis à consultation. Les agents doivent voter et se déterminer collectivement et donner leur retour avant la fin de semaine. Pour la CGT FAPT, cette contrainte de temps est ingérable et ne pourrait en aucun cas amener à un positionnement définitif des agents. Trop d'incompréhensions et de difficultés à avoir une vision précise de leur travail, cela ne ferait qu'amener plus de stress. Les agents ont besoin de connaître l'impact du découpage, combien ils perdent de tournées etc...
La Direction s'est engagée à donner plus de précision lors du brief quotidien.
Les tournées en dépassement en jour faible ou jour fort seront identifiées.
Il n'y a pas de vacance d'emploi et certains agents "préfèrent de toute façon rester facteur polyvalent du fait de la prime de 7€". Il y a donc 1 titulaire par tournée à la bascule.
La force de travail variable permet de remplacer les temps partiels ou les TPAS.
La position cabine participera au renfort
La position guichet marche bien (9h / 12h et 14h / 15h30) et restera inchangée.
Les IP seront intégrés sur les tournées stabby et quadéo. Le transfert sera surveillé en cas d'éventuel problème et les IP ou colis seront renforcés.
Une tournée senior sera construite avec l'agent concerné selon ses aspirations (plus ou moins de travaus ext ou int). Il faudra par contre prendre en considération les besoins du prochain agent positionné sur celle-ci. Les discussions se feront aux côtés des OS, du CHSCT, du médecin etc...
La prochaine plénière se tiendra le 11 juin.
LES OBSERVATION DE LA CGT FAPT :
Si nous avons pu constaté que les agents s'impliquent fortement dans le projet, il n'en reste pas moins que leurs inquiétudes soient légitimes et méritent un délais de réflexion supplémentaire afin de s'approprier au mieux la construction de ce projet.
Ils rencontrent déjà de nombreuses difficultés à finir les tournées dans les temps et il faudrait poser la question du service public en milieu rural. Le fait de ramener du courrier est un irritant inacceptable pour les agents comme partout ailleurs. La Poste avec ses nouvelles organisations fait en sorte d'habituer la population à ne pllus avoir de courrier tous les jours. Sa stratégie favorise plutôt la mise en place de services innovants servant d'excuse à la baisse du courrier. Sauf que cette baisse est orchestrée depuis plusieurs années puisque pas assez rentable (perte du marché de la Dépêche par exemple due en partie à la distribution plus tardive).
Si les tournées constatées en dépassement peuvent être compensées en heures supplémentaires (non imposées), les agents dépassant sur celles non constatées en dépassement ne le seront pas. La Poste joue sur les cadences alors que chaque agent est différent et a son rythme de travail. Pour la CGT FAPT il y a une incompréhension sur les dépassements constatés dans les bilans. En effet, même avec les horaires collectifs imposés, ils devraient être payés puisque le travail est effectué tout de même le lendemain.
La distribution pilotée est intégrée à l'organisation et permet de récupérer de la productivité. Pour la CGT FAPT la mise en place des horaires collectifs et la distribution pilotée participe à la casse du service public postal et remet donc en question la présence postale sur le territoire au quotidien. Cette présence postale ne convient d'ailleurs pas à la population qui se retrouve perturbée par les horaires d'ouverture ou les fermeture de bureaux. Les clients doivent en effet parfois faire des kilomètres pour effectuer de simples opérations.
Les postiers, avec ces nouvelles organisations, n'ont plus le temps d'avoir le temps et perdent petit à petit leurs repères. Alors que le facteur est la deuxième personnalité préférée des français et que La Poste profite grassement de ce fait pour élaborer sa statégie, les différents besoins de la population ne sont plus comblés comme ils pouvaient l'être avant. Le facteur faisait sa tournée, la connaissait de A à Z tout comme ses clients et leurs habitudes. C'était en ce sens la promesse d'un service de qualité et de proximité répondant à leurs exigences qui est mis à mal aujourd'hui pour des questions de rentabilité et de productivité.
Une entreprise compétitive devrait faire en sorte de prioriser les aspirations et suggestions de ses employés et clients afin de relever les défis de demain. Gonfler le porte monnaie des actionnaires en faisant fi de tout cela n'apportera jamais rien de bon, on le voit déjà dans certaines entreprises pourtant bénéficiaires qui licencient à tour de bras ou délocalisent.
Il en va de la responsabilité et de l'implication des agents de Montréjeau de faire en sorte de ne pas rentrer dans ce jeu de dupe que propose la Direction soit en s'appropriant les scénarios proposés et construire une alternative soit de créer le rapport de force afin d'imposer leurs revendications. Etablir un cahier revendicatif et porter ses convictions est nécessaire pour construire notre métier de demain.
Ne laissons pas La Poste nous enfermer dans un dialogue à sens unique !
commenter cet article …