Une fois de plus, La Poste, dans son élan de casse du service public, a dû revoir sa copie. Mais les comptes ne sont toujours pas bons !
C'est en effet un désert public en ce qui concerne l'implantation des bâtiments postaux et un jeu absurdes des chaises musicales : fermeture du bureau d'Aurignac, les facteurs sont donc rapatriés sur Saint-Martory, la moitié des effectifs de Cazères idem. Par contre les facteurs du Fousseret sont déplacés sur Cazères. Quelle tambouille !
Rajoutez à cela 10 positions de travail supprimées, au ressenti des agents ce sont pas moins de 7 tournées qui sont réparties sur l'ensemble des autres. La Poste a aussi voulu continuer dans l'innovation en instaurant des tournées portage de repas (expérimentation sur 3 ans).
Les agents ont fait massivement des requêtes et 5 tournées ont été accompagné en septembre (6 mois après la mise en place) dans un premier temps sur Cazères et Saint-Martory, en test. La Direction ne comprenait pas leur détresse, pour elle, les agents "n'avaient pas la cadence et c'est normal au début".
Le Département CGT FAPT a déclenché une alerte sociale en raison de nombreux burn-out et tensions entre cadres et agents. Entre temps, en audience, les négociations n'avançaient pas. Rappelons au passage que les postiers ont eu le soutien des élus et d'autres agents lors d'une grève devant le bureau de Saint-Gaudens le 30 mars, mais là aussi, les élus n'arrivaient pas à se faire entendre auprès du représentant de la DEX Occitanie (entendez le patron de notre patron).
Une seule directive : le service public postal en milieu rural ne doit pas faire exception à la ligne de conduite imposée par La Poste même si cela laisse des gens sur le carreau. Ce qui compte c'est de rentabiliser !
Les 5 tournées accompagnées ont pourtant révélé un écart considérable entre le travail prescrit et le réel quotidien des postiers. Elles dépassaient en effet, toutes, de plus d'une heure. Après la remise en question du travail des agents, c'était maintenant l'excuse des différentes mise à jour du logiciel qui a permis de réorganiser les tournées... Mais qui l'a donc mal fait.
"Il y a eu 6 mises à jour entre la mise en place, les différentes négociations et l'accompagnement", voilà donc le fautif, ce satané logiciel ! Et si les agents n'avaient rien fait remonter, bah, ça passait crème !
Le 5 octobre, les services ont fait grève à 80% après les accompagnements donc. En résulte une victoire pour les agents : la recréation d'une tournée sur Cazères et 2 sur Saint-Martory ainsi qu'une bonne avancée, les facteurs sont en renfort depuis lors (les deux secteurs sont effectués par des moyens supplémentaires).
Nous constatons encore que si on laisse passer les choses, les seuls gagnants de l'histoire sont ceux qui accentuent la casse, qui l'approuvent et qui la mènent. On parle énormément de violence en ce moment, d'autant plus durant cette crise sanitaire, mais cette violence existe depuis la nuit des temps :
Hé oui, la violence dans le monde du travail est un réalité quotidienne à laquelle il faut faire face car si on la laisse trop longtemps s'installer par le biais de réorganisations insensées, de pressions, de discriminations, et bien d'autres biais qui n'ont que pour but de profiter à une élite, il faut s'attendre à ce qu'elle engendre un retour de bâton.
La différence c'est que nous luttons pour un bien commun, de meilleures conditions de travail, un service public de qualité et pour la dignité de chacun postier comme usager.
La poste, comme d'autres entreprises, lutte pour ses propres intérêts. Nous saluons la lutte des salariés de la SAM en Aveyron et leur apportons notre soutien !
https://www.touleco.fr/La-CGT-Occitanie-se-mobilise-pour-la-Sam,32610
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