La réorganisation mise en place en juillet a eu de fortes répercussions tant bien niveau physique que psychologique sur les agents du bureau de Saint-Gaudens.
Rentrés vainqueurs avec un protocole de sortie de conflit approuvé par les grévistes, on se rend compte au final que la direction nous a une fois de plus dupés.
Le compte n’y est pas ! Les 21 QL notées sur papier (pardon, 20 QL et un QL d’ajustement) représentent en réalité 19 QL à la distribution… Le QL d’ajustement (censée soulager l’organisation) est en réalité un méli-mélo d’activités (concentration, distribution, colis etc…) et ne soulage en fin de compte rien au niveau de la surcharge de travail à la distribution.
Les QL de concentration et Facteur Guichetier n’appartiennent pas à la distribution mais au back-office. La gestion des remplacements est du coup calamiteuse.
La tournée colis fait face jour après jour à une surcharge de travail. Pour compenser, la direction a mis en place un renfort permanent… comble de l’ironie ! Pourquoi alors avoir supprimé l’autre tournée ?
Nous assistons quotidiennement à un bricolage côté planning. Il est courant de constater que les fiches de poste ne sont plus respectées. Pour combler un poste vacant, ou une maladie, la direction a mis le paquet : embauche de cdd ultra-motivés pouvant couvrir plusieurs postes de travail durant la même journée. On se demande comment cela est défini dans leur contrat de travail ??? Exemple : un cdd embauché (sur papier donc) pour une mission de remplacement d’un agent peut en fait se retrouver à faire tout autre chose ! De même, la direction compte sur le bon vouloir et la conscience professionnelle d’une minorité malléable afin de couvrir les erreurs catastrophiques causées par cette désorganisation. La qualité de service en est du coup fortement impactée.
Pour la majorité du personnel, côté distribution, on arrête les frais à l’heure de fin de service notifiée, fini ou pas. Trop c’est trop, nous n’acceptons plus de nous soumettre à une productivité à outrance pour les lauriers de nos dirigeants.
Nous n’avons que trop fait de notre mieux ces dernières années pour, au final, nous rendre compte que la direction ne se soucie guère de ses agents et surtout de ses « clients ». Trop d’inégalités et de tensions causées par la direction tendent à diviser un peu plus le personnel. Cela n’est pas notre problème, à eux de corriger leurs erreurs !
Un CHSCT exceptionnel devait se tenir dans l’urgence et à la demande de notre section peu de temps après la reprise du travail (11 jours de grève) pour dénoncer la souffrance de l’ensemble du personnel aux vues de la non-tenue du protocole pourtant signé par la direction. Problème ! Personne n’avait mandat pour le tenir pendant les congés de la DE. A son retour (1 mois sans réponse), la date est fixée sur un de mes détachements déjà prévu et qui plus est, sans la présence du médecin. Un report se fait donc à une date ultérieure mais en l’absence de la représentante SUD cette fois.
Nouveau problème : entre temps, votre serviteur, malmené par l’immobilisme de l’encadrement et du fait que celui-ci soit surpris d’une souffrance au travail, a finalement explosé. Résultat des courses, le CHSCT exceptionnel que j’avais demandé se déroule sans moi et rien n’est remonté alors qu’une réunion préparatoire s’est tenue entre le secrétaire du CHSCT et moi-même. Je n’ai jamais vu un tel degré d’indifférence, de manque de réflexion et d’implication pour améliorer la qualité de service et donner les outils adéquats aux agents pour accomplir comme il se doit leur mission.
Il n’en est rien, on nous rabâche de faire du chiffre sans pour autant nous en donner les moyens : les temps impartis ne nous le permettent pas. Il est récurrent de ramener du courrier. Pour certaines tournées cela varie d’une rue à un quartier tout entier. Les facteurs sont obligés de reprogrammer leur bulletin d’itinéraire, en clair ils calculent comment distribuer l’intégralité du courrier sur 2 jours.
Cette situation est très mal vécue par les agents qui arrivent à douter de leurs compétences pour certains. Cette situation est voulue et La Poste joue véritablement un coup de poker aux usagers : ça passe ou ça casse ! Cela se joue en pertes humaines : dépressions, fatigue physique et mentale, irritabilité, incompréhension, perte de confiance etc… cela impacte forcément aussi sur la vie privée des agents.
Après 2 mois de repos pour ma part, je ne parviens pas à me faire à l’idée que rien n’est fait. La Poste ne réagit pas, au contraire, il semble que la situation lui soit profitable. Je suis persuadé que le navire est en train de sombrer et emporte avec lui tout son équipage. Il n’y a rien qu’à voir comment a été organisé le mois de travaux côté Banque Postale pour comprendre que la situation devient de plus en plus critique. Les usagers sont en colère et doivent faire des kilomètres pour être servis. Côté distribution, à la cabine, les agents sont dépassés, stressés et surchargés avec l’afflux des clients de la Banque Postale et doivent jongler entre ceux-ci et les facteurs. Leurs conditions de travail sont désastreuses et des tensions apparaissent. Beaucoup d’entre nous songent à partir, changer de métier…
Bref, notre section CGT FAPT tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme pour confirmer qu’un désastre sanitaire est en cours. Il est quotidien de voir des agents pleurer, se mettre en maladie ou encore démissionner comme c’est le cas d’un collègue sur Aspet récemment. Plusieurs collègues ont changé de service durant ces derniers mois, comment cela se fait-il, y aurait-il un malaise ?
Apparemment la direction n’en fait pas cas et continue de camper sur ses positions. Nous subissons cet immobilisme et ce dédain depuis trop longtemps. C’est pourquoi nous avons décidé de réunir l’ensemble du personnel afin de débattre sur la situation, échanger nos points de vue et sentiments afin de nous organiser pour une suite qui s’annonce déjà très offensive !
Nous n’avons pas l’intention de nous faire rembarrer une nouvelle fois, cette fois ci ça ne sera pas le personnel qui cédera ! Le personnel d’Air France nous a montré l’exemple après avoir été malmené par leurs dirigeants. On va la faire tomber la chemise !
Tous unis pour que le collectif l’emporte !
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