Grève à La Poste. La grogne des facteurs se poursuit

La grève à La Poste est annulée

Les facteurs d'Orbec ont obtenu gain de cause pour l'ensemble de leurs revendications. Le courrier sera distribué normalement lundi.

Dernière mise à jour : 15/03/2014 à 12:38

La CGT FAPT a été reçue jeudi par la direction locale de la Poste, dans le cadre du préavis de grève du 17 mars à Orbec. Après deux heures de discussion, les délégués syndicaux ont obtenu gain de cause sur l’ensemble des revendications des facteurs d’Orbec.”Nous avons obtenu le comblement du départ en retraite par l’embauche d’un CDI dès le 1er juin, la possibilité pour trois agents supplémentaires d’avoir des congés en juillet et août et l’embauche de CDD pour la période estivale pour permettre ces départs supplémentaires” annonce Christophe Musslé, pour la CGT FAPT. Par conséquent, l’appel à la grève est annulé. Le courrier sera distribué normalement lundi dans le secteur d’Orbec.

Les syndicats CGT et Sud appellent à la grève ce jeudi pour protester contre le projet de réorganisation à la Poste. En Franche-Comté, 88 bureaux de postes vont fermer ou seront transformées en agence postale communale d'ici trois ans. Dans le Territoire de Belfort, les centres de distribution de Delle et d'Offemont fermeront leurs portes.

La Poste est-elle encore un service public ?  © Radio France

Le projet de réorganisation de la direction ne passe pas à la Poste. En Franche-Comté, 88 bureaux de postes vont fermer ou seront transformées en agence postale communale d'ici trois ans.

88 bureaux de poste fermeront d'ici trois ans en Franche Comté

Dans le Territoire de Belfort, les centres de distribution de Delle et d'Offemont fermeront leurs portes. Ces mesures entreront en vigueur le 23 avril. Les syndicats CGT et Sud appellent à la grève ce jeudi pour protester contre le projet de réorganisation.

En Franche-Comté, 88 bureaux de postes (sur 250) vont fermer ou seront transformés en agence postale communale dans les trois années à venir. Dans le Territoire de Belfort, les centres de distribution de Delle et d'Offemont fermeront leurs portes (les personnels seront redéployés dans les centres de distribution de Danjoutin et Belfort).

Les responsables terrifortains de la CGT à la Poste mobilisés - Nicolas Wilhelm © Radio France

Les courriers arriveront beaucoup plus tard dans les boites aux lettres à partir du 23 avril. 

Conséquence pour les facteurs : des conditions de travail qui vont se dégrader selon les représentants syndicaux. A Grandvillars dans le sud Territoire, les deux facteurs n'auront plus de local postal mais recevront leur courrier dans des garages.

Les usagers en subiront aussi les effets : « le courrier dans les boîtes aux lettres avant midi ce sera terminé. Les préposés effectueront quasiment des horaires de bureaux avec des tournées qui finiront sur les coups de 17h-18h » selon Gabriel Garry, facteur belfortain et secrétaire départemental de la CGT.

Autre objet de la colère : les facteurs ont appris récemment qu'ils n'auront droit à aucune prime pour la distribution des plis électoraux. Municipales ou pas municipales, elle fait désormais partie de leur charge de travail.

Deux rassemblements à Belfort ce jeudi

Les membres de la CGT et de Sud seront présents dès 6h30 avec un piquet de grève devant le centre de distribution du courrier rue d'Aspach à Belfort. Un rassemblement est aussi organisé devant l'agence du faubourg des Ancêtres à partir de 11h.

Pascale Falcon a fait l'historique de l'affaire les opposants à La Poste

Comme nous l'annoncions sur mon43.fr le 24 février dernier, 47 salariés altiligériens de La Poste ont saisi le conseil des Prud'hommes du Puy-en-Velay pour faire valoir leur droit à l'égalité salariale. Pascale Falcon, secrétaire départementale du syndicat CGT Fatp, revient sur cette affaire...

« A travail égal, salaire égal », tel est le leitmotiv des 47 postiers qui, comme nombre de leurs collègues ailleurs en France, ont décidé de saisir en justice leur employeur, soupçonnant La Poste d’entretenir des inégalités salariales par le biais d’un complément de salaire propre à l’entreprise dénommé « complément Poste ». Créé à l’origine pour les fonctionnaires de la Poste, en 1993, ce dernier visait à simplifier le système de primes qui étaient jusqu’alors attribués aux postiers, en mensualisant ces dernière sur la base des montants versés durant l’année 1992.

Des inégalités salariales

« Une inégalité fondamentale » pour les syndicats : certains fonctionnaires, en fonction de leurs sujétions par nature variables, avaient en effet perçu des sommes plus importantes que d’autres, le nouveau système figeant cette différence de traitement. Cette indemnité se transformait en 1995 en « complément Poste », soit une entité salariale à part entière, s’appliquant dès lors aux fonctionnaires selon le système précédemment décrit, aussi bien qu’aux salariés de droit privé de La Poste. Un montant fixé pour ces derniers en fonction des négociations salariale avec les syndicats. Au final, à poste égal, il y avait donc différence entre fonctionnaires, de même qu’entre fonctionnaires et salariés.

Les accords salariaux toujours pas appliqués

Dénonçant ce traitement inégalitaire, les syndicats obtenaient en 2001 puis en 2003 la signature de deux accords salariaux, par lesquels La Poste s’engageait à aligner les montants du « complément Poste » des salariés sur celui des fonctionnaires avant fin 2003. « Dix ans plus tard, la situation n’a pas pourtant pas bougé, et La Poste n’a jamais mis ces accords en application », explique Pascale Falcon, secrétaire départementale du syndicat CGT Fatp, « et ce malgré les condamnations dont a déjà écopé le groupe pour ce motif, en 2009, puis en 2013 ».

47 dossiers… pour commencer ?

En ce début d’année, ce sont donc 47 postiers altiligériens qui saisissent le conseil des Prud’hommes du Puy-en-Velay, espérant obtenir du groupe les antécédents de la différence de traitement entre salarié et fonctionnaires, ainsi que des dommages et intérêts. « C’est plutôt dans la rue qu’on a l’habitude d’obtenir ce qu’on réclame », affirme Pascale Falcon. « Mais puisque La Poste ne veut pas appliquer les accords pour tous, on ira au tribunal autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à ce que chaque salarié obtienne gain de cause ». Et de conclure que ces 47 dossiers en appellent d’autres. D’ici là, une audience de conciliation aura lieu le 6 mars prochain.