Dialogue social, emploi, manque de considération, respect du code de la route, les motifs de mécontentements ne manquent pas !
Après 3 jours de grève à 100%, du 12 au 15 décembre, [1], les facteurs et agents du service arrière du bureau de Plabennec, dans le Finistère Nord, ont voté la reprise du travail.
Leur action a obligé la direction de la Poste à ouvrir des négociations sur leurs revendications et à les satisfaire.
Depuis plusieurs mois la situation au Centre de Distribution du Courrier (CDIS) était tendue.
Au manque de dialogue social, au manque d’emplois, au manque de considération de la part de la direction de l’établissement, est venue s’ajouter la goutte d’eau qui fait déborder le vase : une tentative de passage en force de cette direction voulant imposer une organisation du travail avec un jour fixe de RTT différent pour chaque agent (untel le mardi, untel le vendredi, untel le samedi etc..).
Le poids de l’action collective
Devant cette attitude totalitaire, les facteurs et les agents des services dits arrières se sont réunis et ont établi un cahier revendicatif porté par un préavis de grève.
La négociation dans le cadre légal n’a rien donné, sauf l’abandon du jour imposé, la direction s’asseyant sur le reste des revendications.
Les agents sont donc entrés en lutte à 100%.
Après 3 jours d’une mobilisation exemplaire, d’heures de négociation, de remise de pétitions aux usagers pour obtenir leur soutien, d’une rencontre avec le maire de Plabennec, de présence en piquet de grève devant leur CDIS.
La Poste devant une telle détermination a du lâcher :
Comblement des emplois vacants ;
Comptabilisation et paiement des heures supplémentaires (y compris rétroactivement) ;
Mise en place d’une DHT de 38h10 avec attribution de 6 jours de repos toutes les 12 semaines (2 fois 2 jours consécutifs, 2 fois 1 jour toutes les 3 semaines) ;
Réunion avec les organisations syndicales dépositaires des préavis de grève (CGT, Sud) pour le suivi du relevé de décisions acté en fin de conflit ;
Réalisation d’un nouveau diagnostic dès janvier pour coller à la réalité du terrain (augmentation des PDI et distribution en conformité avec le respect du code de la route).
Un dossier qui embarrasse La Poste. la CGT ne lâche rien.
La CGT avait interpellé la Direction des services du Courrier (DOTC) sur la question de la sécurité des agents, plus particulièrement sur la circulation des 2 roues sur les trottoirs.
Réponse de la Direction de la DOTC : confirmation de la responsabilité civile des facteurs en cas d’accident et en plus sanction pour non respect du code de la route au prétexte que les organisations ont été calculées en intégrant le respect du code de la route et prennent en compte un temps d’arrêt et de descente du véhicule devant chaque PDI.
La Direction doit ignorer que la base qui a servi à “construire” les tournées est les accompagnements physiques avec les vérificateurs... et que ces accompagnements ont été effectués avec des entorses au code de la route, comme celle de rouler sur les trottoirs.
Les facteurs qui ne voulaient pas le faire étant d’ailleurs priés de s’exécuter car « ils ne jouaient pas le jeu » !
Il faudra que la DOTC nous explique comment effectuer une tournée de 750 foyers en “béquillant” à chaque arrêt le scooter sur la route (à 4 voies ?), descendre, aller à la boîte, revenir au scooter, remonter après l’avoir “débéquillé” tout en rentrant dans les horaires prévus sachant que c’est 37 secondes de desserte par boite.
Une précision : La DOTC n’a pas le droit de placer son joker... elle nous doit une réponse !
Celle de la CGT est : « Mission Impossible »
Des directeurs d’établissements nous ont déjà avoué leur embarras. Lors de la négociation à Plabennec, la même gène était perceptible.
La CGT entend régler cette situation en exigeant la tenue des CHS-CT d’établissements mais la Direction refuse la tenue d’un CHS-CT DOTC exceptionnel) et la nomination d’experts pour constater la faisabilité (ou pas) de la distribution dans les temps impartis dans le respect du code de la route, de la sécurité des agents et des tiers.
La lutte des facteurs de Plabennec a aussi permis d’aborder cette question. Les agents seront particulièrement vigilants sur ce point.
Les facteurs de Plabennec, ont démontré que la mobilisation pour porter les revendications est toujours payante.
La première des victoires obtenue, et non des moindres, étant le respect de leur dignité et la prise en compte de l’humain par la direction.
La CGT propose que dans tous les bureaux l’action s’organise, a commencer par la rédaction des cahiers de revendications.