Aujourd'hui les postiers Saint-Gaudinois étaient nombreux à faire grève à l'appel de notre section.
Nous sommes heureux d'avoir pu réunir des nouvelles têtes à nos côtés. En effet pour beaucoup de postiers et notamment une partie qui ne sont pas habitués à se faire entendre, il fallait être présent devant le bureau de poste de Saint-Gaudens car cette réorganisation ne passe pas ! Nous étions 15 de Saint-Gaudens, 4 d'Aspet. A savoir que peu de titulaires travaillaient, beaucoup de CDD sont recrutés depuis la précédente réorganisation et certains occupent des tournées laissées à l'abandon par les postiers, preuve d'un malaise conséquent.
Pour les postiers saint-gaudinois, c'est la même incompréhension que leurs collègues d'Aspet. En gros La Poste leur demande de faire plus dans les mêmes temps tout en récupérant de l'emploi et mettant en place des "services innovants".
Cette incompréhension se traduit aussi par un ras le bol ! Trop c'est trop, La Poste impose à ses facteurs de bâcler leur travail, de renier les racines de leur corps de métier et de faire le travail de plusieurs personnes.
La direction a donné le ton très tôt ce matin. Lors de l'audience, nous avons demandé si elle avait des précisions à apporter par rapport à lundi (nous avions été reçu et là déjà nous étions ressortis comme nous étions rentrés c'est-à-dire pas plus avancés...), la réponse : "Je ne pourrais vous donner des éléments de réponse que demain après avoir reçu l'ensemble des organisations syndicales."
Sauf que, en dehors de la CGT FAPT et SUD, aucune autre organisation n'est mêlée au conflit actuel. Donc La Poste joue tout simplement la carte du temps, tentant par là même de décourager les grévistes.
Nous sommes en effet tous serrés à la gorge du fait que nous perdons notre salaire en faisant grève et c'est bien là dessus que La Poste compte nous avoir à l'usure. Nous ne tomberons pas dans ce piège, une cagnotte est déjà mise en place et des dons ont commencé à affluer de toute part. Nous remercions d'ailleurs les camarades de lutte de l'inter-pro, l'Union locale, les usagers, les collègues qui eux aussi nous apportent à manger ou donnent un peu d'argent et bien sûr tous ceux qui alienteront la caisse de solidarité afin de nous pousser au plus loin.
Nous devons tenir pour nos collègues, nos usagers, notre métier, notre servic public, c'est vital car nous voyons bien que la casse continue partout (trésorerie à Aspet, bureaux de poste transformés en APC = double punition pour les usagers par le timbre et l'impôt, Sous-Préfecture fermée en novembre, commissariat menacé, Santé et service à la personne aussi : voir conflit de Barbazan etc...).
L'Etat est en train de se détacher progressivement de sa présence en milieu rural, ne soyons pas naïfs, si nous perdons les services publics, cela se traduira par du chômage de masse, la désertification du Comminges, la fermeture des commerces etc...
En bref, nous reconduisons le mouvement à demain dès 7h15, nous espérons des avancées afin de pouvoir exercer notre métier dans les meilleures conditions de travail possibles, ne pas pénaliser plus longtemps nos "clients" qui méritent un réel service public postal de qualité et de proximité.
Cette réorganisation est un vrai danger pour tous, nous appelons l'ensemble de la population, élus et usagers à venir signer la pétition que nous présenterons demain, débattre à nos côtés, interpeler la direction et se donner les moyens de faire entendre nos besoins communs.
Nous appelons aussi les guichetiers du Réseau à se joindre à la lutte puisqu'ils sont menacés par la mise en concurrence avec les facteurs guichetiers par leur propre direction.
Plus largement nous constatons que le rouleau compresseur gouvernemental et grand patronnal ne cesse d'avancer alors que nous n'arrivons pas à faire face malgré notre seule force qui est le nombre. Des mesures seront bientôt adoptées et notre quotidien fortement impacté par celles-ci comme par exemple la mise en place du travail dominical, la continuité de la casse des conquis sociaux, du Code du Travail, la destruction des services de protections des travailleurs comme les associations, des Unions Locales, des Prud'Hommes etc..
Nous sommes responsables de notre futur, nous le construisons tous les jours, ne le laissons pas filer et surtout pas profiter aux requins de la finance.
Ensemble, reprenons le pouvoir par la rue et exigeons un service public postal à la hauteur !
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