La Poste a enregistré en 2014 un chiffre d’affaires de 22,163 milliards d’euros, en hausse de 2% par rapport à 2013, soit un «record jamais atteint», selon un administrateur CGT, qui dénonce «6 284 suppressions d’emplois» et s’interroge sur l’utilisation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

Selon un communiqué d’un administrateur de la CGT lundi soir, le chiffre d’affaires de La Poste en 2014 s’est élevé à «22,163 milliards d’euros, soit +449 millions d’euros et +2% par rapport à 2013, un chiffre d’affaire record jamais atteint». Le résultat d’exploitation s’élève lui à «719 millions euros, supérieur de +100 millions d’euros, soit +16% par rapport au budget 2014 alors qu’il est impacté par l’amende pour entente illicite sur les tarifs de Géopost de 45 M euros», poursuit le communiqué. 

Ces résultats «sont supérieurs aux prévisions alors que le désengagement financier de l’Etat sur les missions de service public est toujours plus important, ce qui laisse La Poste supporter les coûts de la présence territoriale, du service universel, de l’aménagement du territoire et de l’accessibilité bancaire non compensés par l’Etat», dénonce-t-il. «Nous renouvelons notre demande qui consiste à avoir toutes les informations sur l’utilisation du CICE par La Poste. Le CICE a en effet pour objet de financer les dépenses d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique ou énergétique. Il ne doit donc en aucun cas être considéré comme un effet d’aubaine financier pour le groupe (...)», ajoute l’administrateur.

«Comment donc ont été utilisés les 297 millions de 2013, les 352 millions de 2014, et comment seront utilisés les 341 millions prévus en 2015?», s’interroge-t-il. Si «ces résultats sont en avance sur le plan stratégique, c’est parce que les postières et les postiers en paient le prix fort avec une nouvelle saignée de 6 864 emplois en équivalent année agent, passant à une répartition des effectifs à 212 077 contre 218 941 en 2013», souligne le communiqué.

«Contrairement à ce que l’on nous répète à l’envi, le problème n’est pas à chercher dans le "coût du travail " ou le manque de compétitivité des salariés, mais bien du côté du coût du capital et de cette financiarisation de l’économie nationale et internationale (...)», dénonce la CGT qui «propose aux personnels et à toutes les organisations syndicales de La Poste une quinzaine d’actions, du 9 au 20 mars, la plus unitaire possible».

AFP