Ce 31 mars 2016, les postiers Commingeois ont répondu à l'appel du mouvement national. C'est une très forte mobilisation suivie par les différents services postaux (guichet / distri).
Aux guichets, l'ensemble des agents étaient en grève (+ de 90% hors cadres pour ne pas tricher), seuls 2 agents ont été réquisitionné afin d'assurer la continuité du service, c'est une action forte et solidaire en réaction à la nocivité que représente la loi El Khomri. En effet, aux guichets comme à la distribution, cette loi impacterait encore plus sur les conditions de travail des agents déjà bien trop dégradées par les différentes réorganisations.
A la distribution, c'est une mobilisation d'ampleur ! Les bureaux de St-Gaudens, Bagnères de Luchon, Montréjeau, St-Martory, Boulogne et Aspet étaient représentés au piquet de grève. Pour St-Gaudens ce sont + de 80 % du personnel hors cadres : seuls 4 agents cdi ont travaillé, le reste du personnel présent, ce sont des précaires (CDD) ne pouvant répondre à l'appel de peur d'une rupture de contrat mais soutenant notre action, conscients des enjeux dans l'avenir. Une nouvelle démonstration de force de la part des postiers Saint-Gaudinois qui ne lâcheront pas avant d'obtenir gain de cause !
Les postiers de Luchon aussi ont démontré leur détermination face à la sourde oreille de la Direction. Trop c'est trop ! Les agents ont bien compris que nous gagnerions pas sans grossir le rapport de force. Ils ont de quoi être fiers, la bataille menée aujourd'hui est déjà une victoire puisqu'elle a permis l'unification des différents bureaux, il était temps !
Les autres agents grévistes des bureaux de Montréjeau, St-Martory, Boulogne et Aspet n'avaient pas déposé de préavis local mais ont voulu exprimer leur indignation à l'appel du mouvement national impulsé par les O.S. CGT, FO, Solidaires et FSU. Le but était aussi de montrer à notre Direction qu'il n'est plus question de la laisser faire n'importe quoi et que, pour faire le lien entre tous, nous avons le potentiel de mener des actions unitaires puissantes en inter-syndicale.
Notre Comminges mérite un service public postal à la hauteur, les postiers qu'ils soient guichetiers comme facteurs le savent et l'exigent ! Déjà d'autres actions sont à prévoir comme le 5 avril, nous ne lâcherons pas, nous irons jusqu'au bout côte à côte et nous imposerons à notre Direction nos revendications communes !
Ensemble, ne laissons aucun répit à la machine à dégraisser ! Exigeons emplois, cédéisation des précaires à l'ancienneté pour répondre au bon fonctionnement du service, stop aux restructurations, stop aux cadences infernales imposées, stop aux moqueries et à l'indifférence de nos dirigeants !
A la manif, ce jour, nous étions environ 800 ! Continuons d'informer et de sensibiliser autour de nous, famille, amis, collègues de travail, afin de grossir les rangs des insoumis !
Prise de parole de la section CGT FAPT de Saint-Gaudens, 31 mars 2016, 11h
Aujourd’hui nous sommes à un tournant de l’histoire française. Le gouvernement MEDEF voudrait plier les salariés encore un peu plus. Avec la loi El Khomri, le gouvernement signe un acte d’assassinat du monde du travail. Depuis déjà plusieurs semaines, la colère monte ! C’est par nos jeunes que le mouvement s’est mis en marche, qu’il continue de se développer et c’est à l’ensemble du monde du travail, public comme privé, de protéger les conquis sociaux obtenus par le militantisme, les grèves, la lutte de nos aînés.
Ces attaques à nos droits et libertés, par la destruction du Code du Travail ne doivent pas restées impunies. C’est à la rue d’inverser la tendance, les enjeux sont trop importants pour ne pas réagir.
Nos dirigeants voudraient nous faire croire que nous évoluons dans une démocratie progressiste mais ce qui se cache réellement derrière c’est tout simplement les lubies des plus riches qui en veulent plus et par n’importe quel moyen. La démocratie c’est le pouvoir par le peuple et pour le peuple, non pour une élite ne servant que ses propres intérêts.
Vous le voyez bien actuellement, nous n’avons pas les moyens de vivre décemment mais certains profitent de leur position et vivent bien sur le dos des contribuables, je pense notamment à la plupart de nos politiques éternels donneurs de leçons.
Le Code du Travail est un outil indispensable pour le salarié. C’est une histoire, c’est notre histoire, nous devons le défendre et l’améliorer. Regardez autour de vous, vous apercevrez des hommes et des femmes de plus en plus précaires, effectuant un travail pour lequel ils n’ont pas toutes les clés. Envoyés souvent à l’aventure, du fait que les tournées deviennent un parcours du combattant quotidien avec son lot de nouvelles missions non prise en compte, ces salariés précaires n’ont vraiment aucune perspective d’avenir. On ne leur offre que des contrats bouche trou, une fois bien utilisés à outrance, après moultes heures sup non payées, on n’en entend plus parler.
Ces agents intégrés à une équipe, remplissant tant bien que mal leur mission, devraient être cdisés puisque sur St Go, par exemple, un certain nombre de postes sont vacants et du point de vue du Code du Travail, la loi n’est pas respectée. Quel avenir pour ces jeunes ? C’est à nous d’agir pour répondre à leurs besoins c’est-à-dire un emploi stable. Cela répondrait d’ailleurs aussi aux nôtres et améliorerait ainsi le fonctionnement des équipes.
Il faut tout de même préciser que la lutte à mener sera certes âpre mais bénéfique pour tous. En ces temps de répression syndicale appuyée par les merdias et le gouverneMEDEF, chacun doit réfléchir à sa vision du travail. Resterons-nous assujettis, soumis, stressés ou souhaitons-nous au contraire évoluer dans les meilleures conditions possibles ? Il nous appartient de débattre largement et de nous investir à notre échelle car notre modèle social est en péril et celui qui ne lutte pas a déjà tout perdu !
La lutte des classes est plus que jamais d’actualité. Ce que les travailleurs ont tendance à oublier, c’est qu’ils sont créateurs de richesses, détiennent un pouvoir, et ce pouvoir c’est le nombre, ce qu’on appelle le rapport de force.
Les travailleurs l’ont prouvé par le passé, quand la solidarité est de mise, les conquêtes sont importantes. Ces mêmes conquêtes sont aujourd’hui menacées, il est temps de nous mobiliser! Le patronat à l’inverse, à quoi sert-il vraiment à part à imposer de nouvelles contraintes et serrer un peu plus la vis aux travailleurs ? L’humain n’est pas au centre des préoccupations, c’est navrant ! Les choses avanceraient dans le bon sens si seulement les aspirations de l’ensemble des salariés étaient prises en compte. L’entreprise fonctionnerait à plein régime dans ces conditions mais cela impose de construire réellement ensemble un meilleur partage des richesses, ce qui est hors de question pour nos dirigeants dépourvus d’éthique morale. Les plus riches veulent s’assurer leur confort en justifiant les bienfaits de la mondialisation, du libre-échange mais cela ne répond qu’à leurs besoins. Pas à notre qualité de vie au travail.
Vous pouvez aussi constater en vous informant au mieux, et pour cela je vous rappelle l’adresse du site cgtfapt-comminges.fr, que l’état ne fait plus dans la dentelle vis-à-vis de l’opposition militante. Ainsi vous pouvez voir des jeunes en sang évacués à grands coups de tonfa comme de vulgaires terroristes, menottés et malmenés alors qu’ils s’organisaient pacifiquement pour défendre leur avenir. Il est inadmissible de rester passifs face à ce genre de violence sur notre jeunesse alors que nous nous sommes levés comme un seul homme lors des attentats de janvier 2015. Ces répressions sont similaires à la diabolisation de l’action syndicale menée depuis des décennies par les différents gouvernements et appuyées par les merdias. Répression et criminalisation qui atteignent leur paroxysme avec la condamnation des Goodyears et l’affaire d’Air France par exemple. Elles ont pour but de couper à la racine toute sorte de réflexion et d’opposition à un régime avéré destructeur. Les militants surtout s’ils sont de la CGT subissent de graves atteintes et discriminations, jusqu’à être traités comme des voyous, jetés en prison pour n’avoir voulu que défendre les droits des salariés. Localement, on ne lésine pas sur les moqueries ou a décrédibiliser les militants devant leurs collègues, c’est un fait pour le vivre encore aujourd’hui. La CGT dérange, elle est une menace, il faut la mettre hors-jeu ! La violence patronale est de même quotidienne au sein des entreprises (localement, citons Leclerc, Casino, Péchiney pour souvenir, les ets Bernadet, la tuilerie de Blajan et bien entendu, La Poste). Le chômage quant à lui tue pendant que les paradis fiscaux se goinfrent et la loi El khomri confirmerait encore plus cette affirmation.
Nous n’avons pas le temps de détailler la nocivité de cette réforme, nous vous invitons à vous en informer sur le site ou visionner les affiches disponibles sur place. La cerise sur le gâteau, c’est que si la loi passe, les salariés pourraient travailler 12 h par jour jusqu’à 60 h par semaine avec des temps de repos fractionnés les coupant de la vie familiale, comble de l’ironie : il y a déjà un taux de chômage élevé et il faudrait bosser 2 fois plus. Pourquoi ne pas alors réduire ce taux avec l’appui des propositions de la CGT, un travail à 32 h comme aux Pays-Bas c’est-à-dire un travail pour tous ! D’autres petits détails qui ont leur importance : cette loi permettrait de baisser les salaires, changer le temps de travail, de se voir modifier les dates de ses congés annuels au dernier moment. Elle faciliterait aussi les licenciements et par conséquent, les Prud’hommes deviendront obsolètes. Certes dans Macron tout est bon pour le patronat mais dans El Khomri c’est tout bénef aussi !
La section locale a fait appel à l’ensemble des salariés du site de St Go à se mettre en grève le 31 mars afin de montrer notre mécontentement, notre opposition à nous précariser encore davantage, d’un seul bloc, solidaires et courageux pour lutter ensemble pour nos droits et libertés. A Luchon, les postiers ont fait de même en déposant un préavis local. D’autres agents des bureaux de la plaque Comminges d’Aspet, Boulogne, Montréjeau ou encore Saint-Martory se sont déplacés pour exiger le retrait de la loi El Khomri. C’est un rassemblement unitaire et inter-syndical fort ! Nous pouvons être fiers, et il convient de souligner que l’élan de camaraderie réchauffe le cœur.
Mobilisons- nous encore ! Soyons citoyens et responsables, entrons dans la danse et faisons Vallser les irresponsables ensemble ! C’est maintenant qu’il faut saisir notre chance, maintenant qu’il faut conquérir ! Ne choisissons pas la résignation, ne nous cachons pas derrière nos peurs, avoir des garanties exige des sacrifices, mais pensons à ce que cela nous apportera ainsi qu’aux futures générations. Parce que celui qui lutte a déjà tout gagné ! Et la solidarité est notre force.
Les agents de Luchon et de Saint-Gaudens ont donc déposé des préavis locaux regroupant leurs revendications propres. A Luchon comme à Saint-Gaudens, les dernières réorganisations ont fini de casser le bon fonctionnement du service, les tensions se multiplient sans que rien n’avance. Pourtant après moults interpellations de la direction, les agents n’ont toujours pas de réelles réponses à leurs attentes. Les chiffres ont parlé, c’est comme ça et pas autrement. Les postiers vivent du bricolage au jour le jour du planning, surtout les plus précaires ne pouvant rien dire de peur de ne pas être repris ou embaucher. Comment peut-on laisser des gens, prouvant leur efficacité, se questionner ainsi sur leur lendemain ? La Poste s’en sert pourtant bien pour faire du cache misère. La précarité pour La Poste c’est la facilité : le coup de la carotte on le connaît depuis longtemps mais il est aujourd’hui inadmissible de jouer avec la vie de ces travailleurs. Cet entêtement de nos responsables à rebuter tout réel dialogue constructif est vécu comme un manque de respect de l’humain, la prise en compte des requêtes de chacun ne mène à rien. Nous posons donc la question de la responsabilité de la direction. Manquerait-elle de cran face à sa hiérarchie afin de répondre favorablement à nos revendications car les besoins sont indéniables, ou choisit-elle simplement d’ignorer la chose ? Le choix nous l’avons tous et certains hauts cadres l'ont prouvé en choisissant de lutter aux côtés de leurs salariés.
Parlons du service public, de qualité de service à nos « clients », puisqu’il faut parler ainsi, celle-ci est bâclée aux profits des intérêts du groupe, nous pouvons le certifier. Les bénéfices sont pourtant nettement en hausse. Les effectifs eux, sont en baisse, c’est devenu une habitude pour les grandes ets (psa, renault, sanofi, les banques etc...) La Poste doit garantir un réel service public postal mais ses dernières positions prouvent encore une fois que ce qui compte vraiment c’est l’image ou être dans les clous (entre gros guillemets) pour cacher les apparences : dernièrement par exemple, on nous a demandé de mentir pour redorer les statistiques, la poste se décharge ainsi de tout impair. Les postiers sont choqués par ce fonctionnement et posent la question du service public postal. Le trafic courrier en J+1 est laissé pour compte au profit de la lettre verte que l’on nous présente comme plus écologique. Tout cela cache que la poste est dans l’incapacité de garantir ses engagements car vous l’aurez constaté, il n’est pas rare que la distribution ne se fasse pas dans les temps impartis. Le courrier n’a plus d’importance, ce qu’il faut c’est vendre, faire du chiffre, on ne compte plus les soucis de distribution, les erreurs, les tournées à découvert, le manque de formation, l’absentéisme et l’accidentologie montent en flèche... Tout cela n’est pas anodin. C’est purement une raison de manque d’effectif, les postiers sont usés, il faut embaucher en cdi. Certes La Poste affirme que ça se fera mais il faut d’abord que les futurs agents passent par un contrat pro et soient pris au bout du cursus. Là encore, pour les jeunes voulant travailler dans la région, la poste ne s’engage pas à les prendre sur place. Il faut le gagner et nous l’avons fait pour une collègue lors de la mobilisation de juin 2015. Aujourd’hui, dans l’urgence, nous exigeons l’embauche sèche de nos cdd à l’ancienneté. Le conflit de Balma a prouvé que c’était possible, nous disons alors chiche !
Pour terminer, si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour nous battre sur des questions locales mais aussi contre la loi El Khomri qui assassinerait un peu plus les postiers, le service public postal et rendrait le métier invivable. Quid de l’emploi en Comminges si cette loi passe ? Quid du service public postal en milieu rural ? Quid de l’impact sur l’économie locale ? Nous nous devons de nous battre ensemble pour l’avenir de notre région, artisans, commerçants unis pour le bien commun. Nous sommes après tout des consommateurs, l’augmentation de notre pouvoir d’achat répondrait aux besoins de tous. La grande distribution finira d’achever le centre-ville, c’est un fait, si nous ne faisons rien ! Mais cela ne se fera pas non plus sans l’appui de tous ces acteurs.
Ne laissons pas les plus riches profiter de nos résignations, ne revenons pas à l’époque de nos aïeux dépourvus de droits et libertés et qui ont justement dû se battre pour avancer !
Pour ces raisons nous sommes ici, agents de St-Go, Luchon, Montréjeau, St-Martory, Aspet, Boulogne, syndicats CGT, FO et Solidaires et nous nous battrons côte à côte pour faire revivre l’économie locale et faire valoir nos droits, pour construire un avenir plein de lendemain pour nos enfants!